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jeudi 28 juillet 2011

La haie de saules arbustifs


Ce printemps, en plus du potager et tel qu'un billet l'a introduit, nous nous sommes lancés dans le projet haie. Nous avions flirté avec l’idée le printemps dernier, mais nous avions décidé de reporter le tout (nous devions impérativement avancer dans le projet salle de bain afin d’avoir une baignoire fonctionnelle pour l’arrivée de V-bébé-no-3).

Pourquoi avoir rushé sur ce projet cette année alors que nous travaillions simultanément sur l’étage et un potager? Eh! bien pour la même raison qui nous rattrape à chaque année avec le printemps : il faut planter au plus vite pour pouvoir bénéficier d’un beau résultat dans un certain nombre d’années. C’est pour ça que la cuisine, la salle de bain, les chambres sont au beau fixe depuis des lustres : l’automne et l’hiver, c’est métro-boulot-dodo-rhume-sinusites et l’été, c’est l’homme-qui-plantait-des-arbres (et qui tondait aussi le gazon—3000 mètres carrés de foutu gazon). Revenons à notre propos… Aussi, pour ce projet, les recherches sur les cultivars et la technique avaient déjà été effectuées. Nous hésitions entre deux variétés et plutôt que de trancher, nous avons choisi les deux. C’est une haie du non-choix. C’est lâche, je vous l’accorde, mais c’est pleinement assumé. Il ne restait qu’à trouver un producteur, ce qui nous paraissait assez simple. Et ce l’était.

L’achat d’une motobécheuse d’occasion à un commerçant du village est venu enrayer le casse-tête logistique d’une éventuelle location. X a motobéché une première fois pour faire une tranchée d’environ 100 mètres de long. 


La tranchée est sur trois faces de notre terrain : la ligne du fond, parallèle à la route, en entier, les lignes de coté, perpendiculaires, partiellement, environ à mi-chemin de la longueur.

Et c’est là que le déluge a paralysé le monde agricole au grand complet.



De l'eau. Partout.
Plus de 3 semaines dans la flotte à essayer d’en faire des petits bouts ici et là en se faisant à croire que le sol avait suffisamment séché (pour les urbains : il ne faut pas mettre une motobécheuse dans la terre mouillée, même Hercule finirait par la lancer au bout de ses bras tant ça ne sert à rien).


X a motobéché trois fois dans la tranchée avant d’y ajouter du fumier. Rappelons que nous avions un accès illimité au fumier de cheval de notre voisin bio pour amender notre sol. Le fumier en place, X a motobéché à nouveau, mais en surface uniquement.



Le déménagement du fumier. 

Avant de planter les pousses, nous avons installé une toile géodésique afin de contrôler les mauvaises herbes et de maintenir l’humidité puisque les saules aiment bien les endroits humides. Les bordures de la toile ont été renchaussées de terre afin de la maintenir en place et du trèfle y a été semé toujours pour contrôler les herbes indésirables. La toile a aussi été percée à tous les pieds, soit 300 fois, afin de planter nos amis en alternance.




L'installation de la toile

La plantation des Dyscolors qui venaient en caissette étant donné leurs racines.

Le tout en place. Les petites branches très courtes sont les myabeanas, les plus longues sont les Dyscolors.

Nous avons été très heureux de la suite du déluge post-plantation : celui-ci a permis que nous soyons plutôt mollo sur l’arrosage (parce qu’arroser une haie de 100 mètres, c’est long).

Le résultat après 2 mois? Incroyable. Cela pousse vraiment très vite. Particulièrement le Miyabeana qui a poussé de plus d’un mètre depuis sa plantation. Et nous n'avions planté que de simples branchages de 20 cm sans racine. Le Discolor, qui lui pourtant avait des racines, est plus lent, mais il s’est très bien acclimaté et poursuit sa croissance. Spécifions que la préparation du sol y est pour beaucoup. À certains endroits, c’était impossible pour nous de motobécher et d’amender le sol. Nous avons donc planté tel quel. Tous les plants concernés par cette pratique atteignent au mieux la moitié de la hauteur de ceux installés dans du terreau préparé. S’il avait fallu que cela soit le contraire…



Après 2 semaines.


Début juillet. Eu...Voyez-vous?

Pour cette photo, vous allez devoir faire un acte de foi : c'est vraiment 1 mètre de haut,. Mon appareil photo est simplement incapable de gérer l'abondance de végétation et confond tout!

L’été prochain, avec cette haie qui atteindra déjà 2 mètres, nous aurons notre brise-vent pour le potager et notre écran visuel. Sans oublier que ce sera aussi un bon capteur de pesticide. Notre voisin immédiat n’est malheureusement pas un disciple de l’agriculture biologique. Il est édulcoré dans son genre : seulement deux arrosages par été (un fertilisant, l’autre pesticide). Mais tout de même.

Maintenant que les projet extérieurs sont complétés, quelle est la prochaine étape? L’étage de la maison, un chantier en court depuis plusieurs mois, mais qui ne se complète pas étant donné une spirale infernale.

vendredi 15 juillet 2011

La genèse d'un potager

Force est de constater qu’il n’y a pas eu de billet semaine 9 et plus... Les travaux et dame Nature qui se rebellait encore (et avec raison avec tout ce qu’on lui fait) nous ont gardés bien occupés. Il y a eu, entre autres, la fin des classes et ses 317 millions d’activités qui chamboulent l’horaire de tous, l’anniversaire de C-qui-a-maintenant-7-ans (une pluie de sortilèges est survenue dans notre jardin et la reine des fées s’est fait attaquée par un terrible sorcier… par chance, les amies de C étaient là pour l’aider), une haie de 300 arbres à planter (un billet spécifique suivra prochainement) et les travaux à l"étage. 

Tout mon monde végétal a finalement été installé dans le potager. Oui ! Nous avons un potager ! Après 5 ans de vie campagnarde-sans-potager-Ô-quelle-honte, nous avons vaincu. Voici l’évolution du projet en photo.

Il faut d’abord savoir que nous ne voulions pas d’une simple surface motocultée. Nous voulions un potager bien circonscrit dans des boîtes de bois surélevées du sol. Au départ, c’était principalement pour des raisons esthétiques, ensuite, avec nos recherches sur le jardinage en carré, c’est devenu une nécessité.

Il a donc fallu trouver du bois. Le bois traité, bien qu’abordable, était trop toxique à notre goût et le cèdre était lui, hors de prix. Nous avons finalement trouvé de la pruche au village. Ce bois était traditionnellement utilisé pour la construction des bâtiments de fermes. Il est très résistant aux intempéries et très abordable. L'état non plané de celui que nous avons acheté lui confère une apparence brute, ce qui est de mise dans notre environnement.

X a fabriqué les boîtes. Elles sont d’une droiture parfaite : fabriquées avec de multiples techniques afin d’assurer qu’elles ne se dé-axent pas. Il y a 2 boîtes de 4’x8’’ et 2 autres de 4’x16’’. Nous les avons traitées à l’huile d’abrasin afin d’assurer leur longévité.
Le balcon fut d'une précieuse aide.

La sacro-sainte équerre.
Une nouvelle perceuse plus puissante achetée spécialement pour le projet. X était très très content et satisfait de son nouveau jouet.
Les plus grandes boîtes ont été construites sur place parce que trop lourdes à déménager.
Pour plus de solidité, les tire-fonds ont été vissés dans des gougeons insérés dans les planches.


Tadam! Les boîtes ont aussi été mises au niveau une fois en place.

En ce qui concerne le remplissage des boîtes, il était hors de question d’acheter de la terre à jardin : pour des raisons environnementales et monétaires, nous voulions utiliser la terre locale, amendée de fumier. Notre voisin nous a permis d’aller fouiller à volonté dans sa montagne de fumier de cheval. X a fait 7 voyages en tracteur à gazon (sur lequel nous avons une mini-remorque), on se serait cru dans The Straight Story de M. Lynch (que je recommande d’ailleurs).

La zone sous les boîtes a été désherbée, motobèchée (plusieurs fois) et amendée de fumier.


X a manoeuvré une coupe chirurgicale à la motobêcheuse.

B aidant papa à ajouter du fumier.


La terre directement sous les boîtes de bois amendée du fumier ne permettait toutefois pas de remplir complètement lesdites boîtes. Il a fallu trouver de la terre supplémentaire et il était toujours hors de question d'en acheter. Depuis quelques années, nous avons un projet de faire un étang sur notre terrain. C’était donc le bon moment pour le mettre en branle (l’échéancier est sur des années) afin de récupérer la terre pour notre potager. Nous l’avons délimité, désherbé et motoculté (aussi plusieurs fois) et nous avons terminé de remplir nos boîtes avec cette terre.


Le point le plus bas du terrain où s'accumule naturellement l'eau de pluie a été choisi comme emplacement du l'étang.
Le futur étang en forme de fève.
La terre de l'étang-bine ajoutée aux carrées. Lorsque nous regardons l'étang, seule une infime quantité de terre fut utilisée alors que je croyais que nous allions en manquer.
Le mélange de terreaux du potager fait finalement 60% de terre, 40% de fumier. Son analyse a déterminé un pH de 7 et une bonne composition en azote, phosphate et carbone, de sorte que je n’ai rien ajouté.

Afin de nous donner des repères lors de la transplantation des plants selon le modèle du jardinage en carré de Mel Bartholomew, X a fait des entailles sur les boîtes afin que nous puissions installer des ficelles pour délimiter les pieds carrés. Lorsque tout est transplanté, la ficelle peut être facilement retirée.


Le guide à fendre de X qui assure une droiture parfaite lors de travaux à la scie-ronde.
La ficelle en place. Nous voyons bien les zones d'un pied carré.
Les carrés bien remplis, il ne manquait que l’abri pour les tomates et la structure pour faire grimper les cucurbitacées. Du tuyau de Corlon (qui se courbe bien) a été utilisé pour faire la structure de la serre des tomates, une bâche en polythène transparente comme parois et des attaches en U afin de fixer celle-ci sur la structure. La bâche peut donc être facilement mise ou retirée, en totalité ou partiellememt, selon les conditions climatiques. 


Les tuyaux de corlon sont fixés à l'extérieur des boîtes.


Les extrémités peuvent aussi être fermées en rabattant la bâche.
La structure pour faire monter les cucurbitacées est faite de tuyau de métal et le grillage est une vieille clôture de ferme récupérée.  Que ce soit la mini serre ou la structure pour grimpant, tout peut facilement être déplacé afin d'accommoder la rotation des cultures.

Finalement, mes « bébés » ont été transplantés.



Pour les tomates, le ratio de plantation est d'un plan par 4 pieds carrés.
Aux grands vents tel que nous le sommes à la maison, ce type de construction assure une bonne protection.

C'était le 7 juin.
La structure pour les cucurbitacés.

Le potager au 30 juin.

Nous sommes 5 ou 6 semaines plus tard, tout est très bien installé et nous sommes très heureux du résultat. Nous avons mangé nos radis, nos laitues sont parfaites et abondantes, notre première courgette s’est fait griller sur le Weber et notre première aubergine se retrouvera en moussaka très bientôt (et il y a toutes les fines herbes que j’ajoute partout). Et j'allais oublier nos nombreux concombres...

Le potager au 13 juillet.





Les tomates rouges

Les tomates cerises.

Les petites citrouilles à graine sans écaille, à ce jour, 6 ont été polinisées.

Un des 3 choux de savoie qui prend beaucoup plus de place que prévu.

Un trophé.

4 autres aubergines sont en chantier.

Le potager est exubérant et on ne se lasse pas de le regarder, avec un soupçon de fierté. Le projet pour le printemps prochain ? Doubler, voire tripler la superficie cultivable...



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